« Trouvez la bonne distance avec les patients » : c’est probablement l’un des premiers conseils qu’on donne à tout(e) jeune soignant(e) débutant sa carrière ! Un conseil très avisé certes mais pour le moins succinct alors que les infirmier(e)s, auxiliaires de santé, sages-femmes et autres membres de l’équipe soignante attendent des recommandations concrètes pour résoudre cet épineux problème de distance. Cela tombe bien : nous avons justement plusieurs solutions à vous proposer !
Article mis à jour en septembre 2021
Des spécificités dans la relation patient-soignant
L’hospitalisation est très souvent un bouleversement pour le patient : au-delà de la douleur et de la souffrance liée à la maladie, il n’est plus reconnu pour son statut social, son métier, son appartenance à tel ou tel groupe mais “simplement” par sa pathologie. Tout son environnement à la fois spatial et relationnel est bouleversé. Sans compter la nécessité de livrer une part de son intimité pour être soigné : parler de soi, être manipulé...
Le soignant a donc un rôle essentiel au-delà du soin en lui-même pour informer, guider, rassurer et faire adhérer aux soins. Bref, c’est celui qui donne du sens, pour rendre les choses plus supportables et montrer la considération donnée à l’usager. La relation ainsi créée entre le patient et soignant dépendra en partie des attitudes de l’usager face à sa maladie, des soins proposés, de sa réaction face à sa présence à l’hôpital. Il apparaît indispensable que le soignant puisse donc adapter son comportement et sa communication en fonction des interlocuteurs et soins prodigués.
Pourquoi conserver une distance professionnelle est-il si important ?
Trouver la bonne distance, c’est à la fois garantir plus de confort pour le patient, pour qu’il se sente reconnu et écouté, mais aussi pour le soignant, pour ne pas souffrir de situations personnelles et pouvoir garder la même qualité de soin auprès de tous les usagers. En somme : conserver une distance professionnelle, c’est aussi important pour la qualité de vie au travail des soignants que pour optimiser la prise en charge du patient !
Car malheureusement, un comportement trop familier de votre part peut entraîner des dérives de la part du patient ou de sa famille qui pourrait ne pas comprendre cette proximité ou en y voir une invitation pour formuler des demandes dépassant votre périmètre. Une trop grande proximité avec les usagers peut être aussi une source importante de souffrance émotionnelle, soit parce que l’attitude du patient met le soignant profondément mal à l’aise (ou inversement) soit parce qu’il entretient une telle relation d’amitié avec lui qu’il ne supporte plus de le voir souffrir.
A l’inverse, même si les patients s’enchainent, accorder de l’écoute et de la considération à chacun d’entre eux est essentiel pour favoriser là encore le bon déroulement des soins. D’autant plus si vous travaillez dans un EHPAD, une maison de retraite ou un service « sensible » comme celui des soins palliatifs : mieux vaut faire preuve de chaleur humaine pour booster le moral de vos patients.
Des conseils pratiques pour trouver la bonne distance dans la relation soignant-patient
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Pour répondre à leurs besoins psychoaffectifs tout en conservant la distance professionnelle nécessaire, nous vous recommandons notamment :
- De préférer le vouvoiement au tutoiement et d’appeler toujours les patients par leur nom (« Mme Untelle », « M. Untel ») ;
- De faire preuve d’empathie quand vous vous adressez à eux. Vous pouvez sourire, parler sur un ton chaleureux et rassurant, compatir… tant que vous évitez de vous identifier à eux : pour limiter les risques de projection, pensez à des cours de gestion des émotions ;
- De fixer poliment mais fermement les limites dès votre premier jour au domicile d’un patient. Vous êtes chez lui pour faire ses soins, pas son ménage ou ses courses. Si vous commencez à céder à ce genre de demande, il sera délicat de lui opposer un refus les prochaines fois ;
- De toujours expliquer au patient les gestes médicaux que vous allez les prodiguer, n’hésitez pas à lui demander s’il est prêt, puis s’il n’a pas mal. Cela permettra d’installer une relation de confiance ;
- De ne pas hésiter à « passer la main » si une relation est devenue vraiment trop lourde à gérer. Ne vous découragez pas : cela arrive aux soignants les plus expérimentés !
Et enfin : faites confiance à votre instinct. Dans la pratique, il est tout à fait possible d’être un peu plus proche de certains malades sans que la relation soignant-patient en pâtisse. Cela s’apprend naturellement avec le temps !
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