Qui ne s’est pas déjà cassé la tête en essayant de déchiffrer son bulletin de salaire ? Ce document si important, et pourtant si rebutant au premier abord, rempli d’une multitude de chiffres et de sigles difficilement compréhensibles ? Mais hors de question de baisser les bras, d’autant que savoir lire une fiche de paie n’est pas si compliqué que ça ! Voici les différentes étapes pour comprendre toutes ses lignes, de haut en bas.
Le salaire de base : un calcul qui dépend de votre taux de rémunération et de votre temps de travail
Votre salaire de base dépend d’un taux de rémunération horaire (qui ne peut pas être inférieur au SMIC, ou au salaire minimal prévu par votre convention collective) et du nombre d’heures de travail pris en compte chaque mois. Ce nombre d’heures peut être calculé de deux façons différentes :
> Si vous êtes intérimaire : est pris en compte le nombre d’heures durant lesquelles vous avez effectivement travaillé. Exemple : si vous avez réalisé une mission de 130 heures durant le mois, votre rémunération sera calculée sur la base de ces 130 heures.
> Si vous êtes dans une autre situation (CDI, CDI intérimaire, alternance, CDD de plus d’un mois) : dans ces cas, c’est la durée moyenne de travail sur l’année qui est prise en compte. En effet, certains mois comptent 30 jours ou moins, d’autres comptent 31 jours : pour lisser ces différences, le Code du travail prévoit que la rémunération soit mensualisée, c’est-à-dire chaque mois la même.
Exemple : vous travaillez à temps plein, pour une durée de 35 heures par semaine ? La durée mensuelle moyenne de travail prise en compte dans votre fiche de paie sera toujours de 151,6 heures, quel que soit le nombre réel de jours de chaque mois (31 jours, 30 jours ou moins). Idem si vous êtes à temps partiel : si votre contrat prévoit un temps de travail mensuel de 80 heures, vous serez toujours payé sur cette base, quelle que soit la durée du mois.
Vous êtes intérimaire ?
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Du salaire de base au salaire brut : les autres éléments à prendre en compte
Une fois votre rémunération de base calculée, d’autres variables entrent en jeu pour calculer ce qu’on appelle le « salaire brut ». Votre employeur va en effet :
- Déduire les heures éventuellement non travaillées, par exemple si vous avez été absent pour arrêt maladie ;
- Ajouter des heures si vous avez travaillé plus que prévu dans votre contrat, par exemple si vous avez fait des heures supplémentaires (le taux de rémunération qui leur est appliqué est alors supérieur à votre taux de rémunération de base) ;
- Comptabiliser les primes éventuelles auxquelles vous avez droit ;
- Intégrer vos heures de congés payés si vous en avez pris sur cette période ;
- Ajouter vos indemnités de fin de contrat (ou prime de précarité) et vos indemnités compensatrices de congés payés, si votre mission d’intérim ou votre CDD prend fin.
Ces différents calculs permettent donc de calculer votre salaire brut.
Dans la plupart des cas, le remboursement de vos frais professionnels (repas, déplacement, salissure, etc.), par prime ou sur justificatifs, n’est pas intégré à votre salaire brut, car ils sont exonérés de charges sociales. Ils apparaissent donc plus bas sur votre fiche de paie (et sont développés plus bas dans cet article).
Charges salariales, charges patronales… Qu’est-ce que c’est ?
Un certain nombre de charges dites « salariales » sont ensuite déduites de votre salaire brut. Elles sont toutes indiquées précisément dans votre fiche de paie. Il s’agit de charges payées par tous les salariés, proportionnellement à leur salaire, leur permettant de cotiser à la Sécurité sociale (caisses de retraite, caisse d’allocation familiale, assurance maladie, etc.).
Elles s’élèvent à environ 22 % du salaire brut, et sont versées à l’état par l’intermédiaire de votre employeur.
Votre employeur verse aussi à l’état, en plus de vos cotisations salariales, des cotisations dites « patronales ». Elles sont là encore destinées à financer les droits à la Sécurité sociale (assurance chômage, allocations familiales, retraite, accidents du travail et des maladies professionnelles, etc.).
Elles sont calculées en fonction de votre salaire brut (environ 33 %) mais elles n’en sont pas déduites : elles sont directement payées par votre employeur lui-même.
Du salaire brut au salaire net : les dernières étapes pour y arriver !
Une fois vos charges sociales déduites de votre salaire brut, reste alors à comptabiliser les autres déductions ou majorations de salaire qui ne rentrent pas en compte dans le calcul de vos cotisations.
> Exemple de majorations :
- Le remboursement de vos frais professionnels (sur justificatifs ou par prime) ;
- Le paiement des indemnités de rupture conventionnelle (en cas de rupture du contrat de travail).
> Exemples de déductions :
- Les acomptes de salaire que vous avez éventuellement perçus au cours du mois ;
- Certains avantages en nature dont vous avez bénéficié (véhicule de fonction, tickets restaurant, etc.) ;
- Une éventuelle saisie sur salaire demandée par un tiers (impôts ou autres créanciers).
Et voilà ! Vous arrivez tout en bas de fiche de paie, à la ligne « Net à payer avant impôt sur le revenu » : il s’agit de la somme qui vous sera effectivement payée par votre employeur, par chèque ou par virement bancaire… déduction faite du prélèvement à la source des impôts sur le revenu, si vous en relevez (et dont nous parlerons en détail dans un très prochain article !).
Tout en bas de votre fiche de paie, vous pouvez consulter un tableau de synthèse, sur le mois et sur l’année : nombre d’heures comptabilisées, salaire brut, cotisations sociales, mais aussi « salaire net imposable ». C’est ce dernier qui est à prendre en compte pour votre déclaration de revenus.
Comme vous pouvez vous en rendre compte, les montants de votre « salaire net à payer avant impôts » et de votre « salaire net imposable » ne sont pas tout à fait identiques (à quelques dizaines d’euros près) : ceci est normal. Certaines charges salariales (appelées « CCSG/CRDS non déductibles de l’impôt sur le revenu ») sont obligatoirement réintégrées à votre salaire net imposable.
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