Vous aimez changer régulièrement d’environnement professionnel, enchaîner des missions différentes, mettre à l’épreuve votre polyvalence, et pouvoir moduler votre calendrier d’activité ? Ce sont des opportunités dont profitent autant les intérimaires que les travailleurs indépendants, même si ces statuts restent très différents… Vous n’arrivez pas encore à choisir entre les deux ? Pourquoi ne pas expérimenter en même temps intérim et auto-entreprise ? C’est en effet possible à certaines conditions.
Intérim ou auto-entreprise : quels avantages ?
Vous l’avez compris, intérim et travail indépendant offrent une flexibilité et une diversification souvent plus importantes que le classique contrat de travail salarié… Mais attention avant de choisir entre vous lancer en « freelance » ou opter pour les missions d’intérim. Chaque statut a ses avantages… et bien sûr ses inconvénients.
> Les avantages de l’intérim :
- 1. Vous bénéficiez de tous les avantages salariaux : congés payés, heures supplémentaires, indemnités de fin de contrat, mutuelle santé, etc. En tant qu’intérimaire, vous êtes un·e salarié·e à part entière ! C’est votre agence d’emploi qui vous emploie directement, mais vous profitez aussi des mêmes avantages que ceux des autres salariés de vos entreprises utilisatrices (c’est-à-dire les entreprises dans lesquelles vous effectuez vos missions). Si vous occupez un poste de niveau équivalent, vous bénéficiez aussi du même niveau de salaire, des congés, du temps de travail, des primes, etc.
- 2. Vous recevez directement des propositions de mission : à la différence de la majorité des entrepreneuses et entrepreneurs, qui passent beaucoup de temps à chercher de nouveaux clients et à se démarquer de leurs concurrents, les intérimaires n’ont généralement pas à faire autant d’efforts pour être recruté·es. Une fois leur candidature déposée en agence d’emploi, leur conseiller·e rencontré·e, et au moins une mission d’intérim réalisée avec succès, les propositions de mission viennent souvent toutes seules, d’autant plus si vous êtes motivé·e et que vous postulez sur un secteur porteur.
- 3. Vous pouvez prétendre aux allocations chômage entre deux missions : qui dit statut salarié dit forcément cotisations chômage, qui vous permettent de bénéficier des allocations de Pôle Emploi si vous ne travaillez pas entre deux missions (évidemment sous certaines conditions). Une sécurité qui ne concerne malheureusement pas les travailleuses et travailleurs indépendants (sauf cas très particuliers).
- 4. Vous êtes accompagné·e par votre agence d’emploi : présentation de votre CV, orientation sur tel ou tel métier, choix de formation, préparation de vos entretiens, relai en cas de difficultés rencontrées pendant une mission, etc. En tant qu’intérimaire, vous n’êtes pas isolé.e et vous pouvez compter sur le soutien de votre agence tout au long de votre parcours.
- 5. Vous n’avez pas de comptabilité à gérer ! En effet, vous n’avez pas de « devoirs » à faire en sortant du travail ;) à la différence des chef·fes d’entreprise qui doivent tenir leurs comptes et réaliser différentes formalités administratives. Votre agence d’emploi s’occupe de tout pour vous.
> Les avantages du travail indépendant :
- 1. Vous ne travaillez pas sous l’autorité d’un employeur ou d’une employeuse : à la différence des salarié·es, intérimaires ou non, vous n’êtes pas soumis·e à un lien d’autorité avec une entreprise (qu’on appelle aussi lien de subordination). Pas de « patron·ne » ici, juste des clients et des partenaires, sur un même pied d’égalité ! Ils ne peuvent rien vous imposer d’autre que ce que vous avez vous-même prévu et négocié dans votre contrat de vente de biens ou de services.
- 2. Vous organisez comme bon vous semble votre planning de travail et de congés : conséquence logique de votre liberté, vous pouvez moduler comme vous le voulez vos horaires de travail et la prise de vos congés… tant qu’ils sont compatibles avec votre métier, la bonne exécution de vos prestations, et votre objectif de chiffre d’affaires ! Attention toutefois, car dans les faits, le volume d’heures de travail des freelances est souvent bien plus important que celui des salarié·es et des intérimaires.
- 3. Vous payez des charges sociales réduites sous le statut de la microentreprise : grâce à ce statut (soumis à conditions), vous payez des charges sociales mensuellement ou trimestriellement en fonction d’un taux de cotisation appliqué à votre chiffre d’affaires. Depuis octobre 2022, il est de : 12,3 % si vous avez une activité de vente de marchandises ; 21,2 % ou si vous avez une activité de prestation de services artisanale ou commerciale, ou si vous exercez une activité libérale réglementée ; 21,1 % si vous exercez une activité libérale non réglementée.
- 4. Vous pouvez décider d’augmenter votre niveau de rémunération : en effet, puisque c’est vous seul·e qui choisissez, en fonction des résultats de votre activité ! À la différence des salarié·es pour qui les augmentations de salaire sont plus délicates à négocier, et sont souvent encadrées par des grilles fixées au niveau des branches professionnelles.
- 5. Vous pouvez vous-même embaucher un intérimaire, ou accueillir un stagiaire ! Contrairement aux idées reçues, vous pouvez en effet recruter en intérim ou en contrat classique, ou prendre en stagiaire une personne, même si vous êtes sous le statut de la microentreprise. Faites toutefois bien vos comptes, car si votre activité augmente au point d’avoir besoin de collaborateurs ou de collaboratrices, vous pouvez financièrement avoir intérêt à changer le statut de votre entreprise.
Cumuler intérim et auto-entreprise, plutôt que choisir : c’est possible !
La loi vous permet en effet d’avoir deux casquettes en même temps :
- être salarié·e, quels que soient la nature de votre contrat de travail (intérim, CDD classique, CDI, alternance, etc.) et votre temps de travail (temps plein ou temps partiel) ;
- et avoir votre propre auto-entreprise (appelée aussi micro-entreprise).
Cumuler plusieurs emplois salariés est en revanche encadré et limité : plafond maximum d’heures de travail par jour et par semaine, interdiction de travailler pour un autre employeur pendant des congés payés, etc.
> Pour en savoir plus : Cumuler plusieurs emplois : bonne ou mauvaise idée ?
Pour cela, vous devez évidemment remplir certaines conditions :
- être loyal envers votre employeur ou votre employeuse : le ou la prévenir de votre activité entrepreneuriale si elle se situe dans le même secteur d’activité et/ou risque de concerner les mêmes clients, ne pas travailler pour votre entreprise sur vos horaires de travail salariés, ne pas débaucher ses clients ou ses salarié·es, etc.
- respecter les éventuelles clauses de non-concurrence ou d’exclusivité de votre contrat de travail : certains prévoient en effet l’interdiction de travailler pour une entreprise du même secteur d’activité et/ou sur certaines zones territoriales pendant le contrat de travail et parfois après la rupture du contrat pendant une certaine période.
Autre règle, très importante : vous ne pouvez pas travailler pour un client à des conditions similaires à celles du travail salarié, sinon votre activité peut être assimilée à du salariat déguisé. Pour débusquer ces situations illégales, l’inspection du travail se base notamment sur certains indices : avez-vous un seul client ou plusieurs ? Vos horaires de travail et prises de congés sont-ils imposés ? Le travail est-il toujours effectué dans les locaux de vos clients ? Pouvez-vous être sanctionné pour manquement ?
Alors, tenté·e par l’expérience de la multiactivité ?
Bonne nouvelle !
Vous avez créé une auto-entreprise pour laquelle vous travaillez en complément d’un emploi principal (intérimaire, CDI, CDD, etc.) ? Si votre emploi principal prend fin, et que vous pouvez percevoir l’allocation chômage d’aide au retour à l’emploi (ARE), votre indemnisation ne prendra pas en compte vos revenus issus de votre auto-entreprise. C’est-à-dire que vous pourrez cumuler totalement votre allocation chômage et les revenus générés par votre auto-entreprise.
En revanche, si vous créez votre auto-entreprise après la fin de votre emploi principal, les revenus issus de votre entreprise seront déduits chaque mois du montant de base de votre allocation chômage.
Savez-vous que grâce au CDI intérimaire, vous pouvez conjuguer flexibilité de l’intérim et sécurité du CDI ? Pour en savoir plus, rendez-vous sur l’appli Adecco & Moi.
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