Voici venu le temps de penser à l'ultime étape de votre vie professionnelle, la retraite ! Que vous soyez impatient
ou soucieux d’y être, elle se prépare bien en amont. Quel parcours, quel âge, quel montant ? On vous dit tout.
Quand et comment partir à la retraite ? Le principe
Dès vos premiers pas dans la vie active, vous et vos employeurs avez cotisé au régime de retraite de base versée par
la Sécurité sociale, et au régime de retraite complémentaire (géré par l’Agirc-Arrco pour les salariés, y compris en intérim).
Depuis 2017, l’âge légal de départ à la retraite est de 62 ans si vous êtes né en 1955 ou après (si
vous êtes né entre 1951 et 1954, il varie de 60 ans et 4 mois, à 61 ans et 7 mois). Il peut toutefois être réduit
dans certains cas de figure (carrière longue débutée avant 20 ans, handicap,
invalidité...).
À partir de 62 ans, deux choix s’offrent à vous :
> partir à la retraite :
- soit au taux plein, si vous avez cotisé un nombre de trimestres suffisants pour y prétendre. Ce nombre minimal de trimestres de cotisation dépend de votre année de naissance. Il est
par exemple de 165 trimestres pour les personnes nées en 1953, et de 168 trimestres pour les personnes nées en
1961.
- soit à taux réduit, en fonction du nombre de trimestres de cotisation manquants. Votre retraite
de base sera calculée au prorata du nombre de trimestres cotisés, et un taux de
décote sera appliqué à votre taux de retraite de base comme à votre taux de retraite complémentaire
(de 1,25 % par trimestre pour la retraite de base, et d'environ 1 % par trimestre dans la limite de 22
trimestres pour la retraite complémentaire).
> continuer de travailler :
- soit parce qu’il vous manque des trimestres de cotisation et que vous souhaitez toucher votre
retraite à taux plein.
- soit parce que vous disposez déjà des trimestres suffisants pour prétendre à la retraite à taux plein, mais que
vous souhaitez bénéficier d’une surcote de celle-ci (majoration définitive de votre retraite de
base de 1,25% par trimestre supplémentaire cotisé, et majoration temporaire de votre retraite complémentaire).
Bon à savoir :
> pour les salariés du privé, le taux plein de retraite de base correspond à 50 % de votre revenu
annuel moyen. Certaines situations permettent de majorer ce taux : travail au-delà de l'âge légal,
handicap, nombre d'enfants...
> à certaines conditions, le taux de retraite appliqué ne peut pas descendre en dessous d'un montant
minimum, même en cas de trimestres manquants.
> il est parfois possible de racheter des trimestres manquants , par exemple pour
compenser les années de travail dont vous n'avez pas pu valider les 4 trimestres, les années où vous étiez en études
supérieures ou en contrat d'apprentissage. L'opportunité de ce rachat doit toutefois être précisément évaluée.
> la retraite complémentaire Agirc-Arrco prévoit un système spécifique de minoration temporaire, si vous décidez
de demander votre retraite complémentaire immédiatement à l'âge où vous bénéficiez du taux plein de votre retraite
de base. A contrario, si vous retardez d'au moins 2 ans votre départ à la retraite, vous pouvez bénéficier d'une
majoration temporaire, pouvant aller jusqu'à 30 %.
Dans tous les cas, vous pourrez automatiquement prétendre à votre retraite à taux plein entre 65 et 67
ans, en fonction de votre année de naissance, peu importe votre nombre de trimestres
de cotisation. Votre retraite de base sera calculée au prorata du nombre effectif de trimestres cotisés, mais ne
subira pas de décote (votre retraire complémentaire ne sera, elle, ni proratisée, ni décotée, ni minorée).
" C'est le moment de fixer la date de votre départ ?
Informez-en votre employeur et, 6 mois avant votre départ, formulez votre demande sur votre espace personnel du
site www.lassuranceretraite.fr. En effet, votre retraite ne sera pas versée automatiquement ;
il faut en faire la demande ! "
Concrètement, comment calculer et anticiper votre retraite ?
Votre retraite de base est calculée selon la formule suivante :
Revenu Annuel Moyen (RAM) x Taux x (Trimestres Cotisés / Trimestres maximum à atteindre)
Le revenu annuel moyen est la moyenne de vos 25 meilleurs revenus annuels sur l’ensemble de votre
carrière professionnelle.
Le taux est, comme vu précédemment, soit plein (c'est-à-dire de 50%) soit partiel (c'est-à-dire
décoté en fonction de vos trimestres manquants).
Le nombre de trimestres cotisés sont ceux durant lesquels vous avez versé des cotisations vieillesse
pour un salaire annuel au moins équivalent à 150 fois le SMIC horaire, y compris en cas d’interruption de travail
(chômage, maternité, maladie, etc.). Le nombre maximum de trimestres à valider dépend, lui, de
votre année de naissance.
Votre retraite complémentaire s’ajoute à ce montant de base. Elle est calculée en fonction d'un
système de points accumulés durant toute votre carrière.
Ces calculs sont relativement complexes : heureusement, vous avez la possibilité de les simuler très simplement, par
exemple à partir de votre compte retraite en ligne info-retraite.fr. Votre
compte rassemble tous les droits à la retraite que vous avez déjà acquis, quels que soient les
différents régimes auxquels vous avez cotisé durant votre vie professionnelle. Il vous permet aussi de
réaliser différentes simulations, notamment en changeant votre âge de départ à la retraite, ou
votre nombre de trimestres cotisés.
Une opportunité pour bien anticiper !
En tant qu’actif, vous disposez d’un droit à l’information sur votre retraite.
Dès 35 ans, vous recevez tous les 5 ans un relevé de situation individuelle (RIS) recensant la
totalité de vos droits sur tous les régimes auxquels vous avez cotisé.
Dès 45 ans, vous avez la possibilité de réaliser gratuitement un entretien d’information retraite (EIR) pour vérifier avec un
conseiller votre situation et prévoir différentes hypothèses.
Dès 55 ans, vous recevez une estimation indicative globale (EIG) de votre future retraite pour
anticiper les actions à mener.
Continuer à travailler une fois à la retraite ? C'est aussi possible !
Un dispositif vous permet en effet de cumuler votre retraite avec un revenu d’activité (mais ce
dernier ne vous permet pas de continuer à cotiser à la retraite).
Ce cumul est possible sans limite :
- si vous avez plus de 67 ans ;
- ou si vous avez plus de 62 ans et disposez de tous les trimestres suffisants pour prétendre à la retraite à taux
plein.
Dans les autres cas, ce cumul ne peut être que partiel. Le total mensuel de vos revenus d'activité et du
montant de votre retraite (de base et complémentaire) ne doit pas dépasser la moyenne des salaires que
vous avez perçus au cours des 3 derniers mois précédant votre retraite (ou 160 % du SMIC si cette option est plus
avantageuse). En cas de dépassement, le montant de votre retraite de base sera réduit d'autant.
> Attention : vous ne pouvez pas recommencer à travailler avec votre dernier employeur pendant les 6 mois suivant
votre départ à la retraite. Si c'est le cas, votre retraite de base sera suspendue jusqu'à la fin de cette période
de 6 mois.
Vous avez désormais toutes les clés pour préparer et anticiper ce nouveau chapitre de votre vie !
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