Article mis à jour en mai 2024
Les besoins de recrutement du secteur BTP, portés notamment par la transition écologique
Le BTP a été l'un des rares secteurs français ayant relativement bien réussi à amortir les effets économiques et sociaux de la crise sanitaire, avec un effectif salarié qui est resté à peu près stable depuis 2019. Cette tendance s'est d’ailleurs maintenue en 2023, année durant laquelle le secteur a employé plus de 1,3 million de salarié·es et plus de 143 000 équivalents temps plein intérimaires (1).
Malgré la pénurie et la hausse des prix des matériaux qui sévit depuis 2021, l’instauration des réformes telles que le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) et la RT2020, ainsi que la récente crise du logement neuf causée par les difficultés d’accès des particuliers au crédit immobilier, les carnets de commandes pour 2024 sont sous pression.
Les perspectives d'embauche restent donc stables par rapport aux années précédentes, témoignant d'une conjoncture positive, notamment liée à l’augmentation des marchés de travaux d’entretien-rénovation et plus particulièrement de rénovation énergétique. En 2022, l’activité entretien-rénovation était estimée à 95 milliards d’euros, dont 23,8 milliards pour la rénovation énergétique (2). Pour mener à bien ces projets, les besoins en main-d'œuvre vont dès lors croître, avec 250 000 emplois supplémentaires à pourvoir d'ici 2030, dans tous les métiers (3).
Or, actuellement, avec 40 % des entreprises qui peinent à embaucher (4), le BTP reste l’un des secteurs qui connaissent le plus de difficultés de recrutement.
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Les enjeux RH 2024 du secteur du BTP
Au-delà de l'intensification de la concurrence, de la contraction des marchés du logement neuf, et de la pression sur ses marges, le secteur du BTP doit aussi relever plusieurs défis de taille : la transition énergétique, la pénurie de travailleurs et la sécurité des collaborateurs.
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Défi n°1 : répondre aux besoins de qualification liés aux marchés de la rénovation et de la transition énergétique
Pour se positionner au mieux sur les marchés actuels liés à la rénovation, les entreprises du BTP doivent impérativement s’adapter et faire monter en compétences leurs équipes. Une qualification qui concerne à la fois la technologie (nouveaux produits et équipements à s’approprier), la conformité aux nouvelles normes en matière de construction et de performance énergétique (diagnostic du bâti existant, matériaux et solutions techniques associées, chiffrage des travaux, etc.), mais aussi la maîtrise de l’impact environnemental du BTP. Aujourd’hui, 40 % des entreprises déclarent d’ailleurs avoir besoin de progresser sur des compétences techniques, et 1 sur 2 forme déjà ses salarié·es sur de nouvelles compétences (2) .
Défi n°2 : renforcer l’attractivité des métiers
À l’origine de la pénurie de métiers à laquelle sont confrontées les entreprises : le déséquilibre actuel de sa pyramide des âges, couplé à la difficulté de retenir les collaborateurs et collaboratrices de plus de 50 ans exerçant les métiers historiques du BTP (couverture, maçonnerie, charpente, plomberie, etc.) sans pour autant arriver à attirer les nouvelles générations. Pour rester compétitif, le secteur du BTP doit donc impérativement convaincre les jeunes talents de l’intérêt à rejoindre ses rangs, en mettant en valeur la modernisation et l’évolution fulgurante de tous ses métiers, même les plus classiques.
Un marché de l’emploi qui subit de multiples tensions
Les avancées en matière d’innovation, de technologie et de robotisation, entraînent inévitablement des changements très importants au sein des métiers classiques du BTP : les (futur·es) professionnel·les concerné·es doivent ainsi faire évoluer leurs compétences pour répondre à ces nouvelles exigences. Renforcer l’attractivité des formations initiales et continues, et attirer davantage les jeunes générations vers l’alternance, font partie des leviers décisifs à actionner.
Face à l’émergence de ces tendances et, plus largement, pour répondre aux nécessités de transformation digitale, de maîtrise de l’impact sur l’environnement ou encore des exigences grandissantes en termes d’architecture, de nouveaux métiers émergent aussi dans le secteur, pour certains encore peu connus des jeunes arrivant sur le marché du travail, comme des actifs ou actives en reconversion. On peut ainsi citer par exemple les spécialistes en impression 3D (H/F), les gestionnaires ou conseillers énergie (H/F), les experts en science des matériaux (H/F), et les électriciens architectes système (H/F).
Défi n°3 : améliorer la sécurité au travail
Au cours de sa carrière, un·e salarié·e du BTP est actuellement victime de 2,5 accidents du travail, et cumule 220 jours d’arrêt de travail (pour accident ou maladie professionnelle) : en moyenne chaque année, 1 accident survient toutes les 2 minutes travaillées, dans ce secteur d’activité ! (4) Autant dire que la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail constituent d’autres enjeux majeurs, à l’adresse des salarié·es du BTP mais aussi de ses intérimaires. L'OPPBTP ("Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics") a d’ailleurs lancé une campagne intensive visant à sensibiliser et informer les entreprises du BTP sur la sécurité des travailleurs intérimaires et a également proposé un Pack Sécurité Intérimaire BTP pour faciliter l’intégration des intérimaires sur les chantiers, en toute sécurité.
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(1) Observatoire des métiers du BTP, Note de conjoncture 2023.
(2) Observatoire des métiers du BTP, Évolution de l’emploi et des compétences dans un contexte de croissance du marché de l’entretien-rénovation dans le bâtiment, 2024.
(3) DARES, Les métiers en 2030.
(4) Assurance Maladie - Risques professionnels.
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