Employeurs recherchent compétences désespérément…
Lorsqu’ils sont interrogés sur les causes de leurs difficultés de
recrutements, les employeurs évoquent en effet très souvent (1)
:
-
Le manque de candidats formés aux métiers recherchés
(68 % des salariés travaillant dans une entreprise ayant des
difficultés de recrutement), principalement dans les secteurs de la
fabrication de matériel de transport, de biens d’équipement et de la
construction ;
-
Les exigences salariales trop élevées
(41 %), plus particulièrement dans le secteur de l’énergie, de l’eau et
de la gestion des déchets ;
-
Les exigences en matière de conditions de travail là encore
inadaptées
(37 %), notamment dans le transport-entreposage, la finance et
l’assurance, ou encore l’industrie agroalimentaire.
Autant de difficultés imputables donc du côté de la demande de travail,
elle-même très souvent au cœur des politiques de l’emploi visant à :
améliorer la qualification des candidats (via des évolutions des politiques
de formation et du système éducatif), mieux accompagner leur recherche
d’emploi, ou encore augmenter leur pouvoir d’achat.
Pour autant, les pratiques de recrutement des entreprises pèsent également dans la
balance, au-delà des conditions de travail et des niveaux de salaire proposés. Ce
sont aussi l’augmentation de leurs moyens consacrés à l’embauche, et
l’adaptation de leurs exigences en termes de qualification, qui peuvent
être déterminantes pour lever une grande part de leurs difficultés à
attirer de nouveaux talents (2).
>> À lire aussi :
Métiers pénuriques : comment attirer davantage les candidats ?
Efforts de recrutement : quels leviers actionner face à la
pénurie de candidats ?
On peut distinguer plusieurs grandes catégories d’efforts de recrutement :
1. L’amélioration des conditions de travail matérielles
(24 %), ou contractuelles (33 %) c’est-à-dire
relatives au temps de travail, aux congés, au type de contrat proposé.
Si ces deux leviers sont essentiels, plusieurs études américaines recensées
par la récente publication Dares précitée (2) concluent qu’ils
sont d’autant plus efficaces lorsqu’ils sont accompagnés d’autres types
d’efforts :
2. L’assouplissement des critères de sélection : selon
certaines de ces études, ce ne sont pas les exigences en matière de
compétences académiques ou encore de soft skills qui augmentent
significativement les difficultés de recrutement. Les critères de compétences dites « uniques »
(c’est-à-dire très spécifiques par rapport à celles communément
attendues par les entreprises du même secteur) seraient davantage en
cause, ainsi que les compétences dites « non académiques » (telles que
l’expérience professionnelle, la motivation, la maturité, etc.) (3). Autant de qualités qui, pour beaucoup, ne peuvent être
acquises que dans l’emploi, et qui peuvent être efficacement
co-construites par employeurs et nouveaux salariés grâce à la formation
et à la promotion internes.
3. L’augmentation des efforts de sélection des candidats
: au-delà du simple CV et de l’entretien individuel classique, le
déploiement de méthodes de sélection plus approfondies est aussi un
levier pour faciliter le recrutement.
Tests, mises en situation professionnelle, jeux de rôle, serious
games, permettent en effet de ne pas être limité par des profils
standardisés et d’évaluer des candidatures plus diversifiées.
> À lire aussi :
Recruter sans CV, comment ça marche ?
4. L’augmentation de l’effort de sourcing : analyse
précise du poste à pourvoir, amélioration de
l’attractivité des annonces, diffusion sur les canaux en adéquation avec la cible visée,
méthodes de présélection éprouvées sont autant d’éléments essentiels à l’efficacité et à la
rapidité des recrutements.
De la rédaction et diffusion de votre offre d’emploi, en passant par la
présélection des candidats, leur évaluation, leur intégration, leur
formation… Adecco vous aide à chaque étape déterminante de vos
recrutements, quelle que soit la taille de votre entreprise et votre
secteur d’activité. Pour en savoir, rendez-vous sur votre portail entreprise Adecco !
(1)
Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise
sanitaire Covid-19, Dares, mars 2022 (échantillon de 38 000 établissements de 10 salariés ou plus).
(2)
Compétences inadéquates, efforts de recrutement insuffisants : quelle
place dans les difficultés d’embauche ?, Dares Les notes de la MAR, mars 2022.
(3)
Ainsi que les compétences de base élevées, par exemple en calcul et en
lecture.