Incitation à la mobilité douce et compensation de la hausse des prix des carburants ont incité l’État à assouplir les règles d’exonération relatives au remboursement des frais de transport, c’est-à-dire aux déplacements “domicile-travail”. Une tolérance qui sera toujours d’actualité en 2023, concernant autant les transports collectifs et décarbonés que les autres modes de mobilité.
Frais de transport public : un plafond d’exonération majoré
en 2023
Employeurs et employeuses ont depuis plusieurs années
l’obligation de rembourser 50 % des abonnements de transport public
de leurs salarié·es (souscrits pour se déplacer de leur résidence
habituelle à leur lieu de travail) en contrepartie d’une exonération de
cotisations sociales.
Mais depuis 2022, et jusqu’à fin 2023 au moins, la prise en charge en
exonération de cotisations peut atteindre 75% sans conditions. Un moyen
pour inciter les entreprises à aller au-delà leur obligation légale, et
contribuer à compenser davantage la perte de pouvoir d’achat de leurs
collaborateurs et collaboratrices.
Pour rappel, ce dispositif s’applique à tous les abonnements de transport
en commun (train, bus, car, tramway etc., sur la base d’un tarif de 2e
classe et du trajet le plus court) mais aussi aux services publics de
location de vélo.
Et seuls les abonnements (hebdomadaires, mensuels, annuels etc.) sont
éligibles, à la différence des titres achetés à l’unité.
> À lire aussi :
Le plan de mobilité (PDM) : une autre façon de penser le bien-être des
salariés
Prime de transport : un remboursement facultatif, auquel les
aides de l’État incitent
Depuis 2021, employeurs et employeuses peuvent aussi prendre
facultativement en charge (1), sans cotisations sociales, une
partie des
frais de carburant et des frais d’utilisation des véhicules
électriques, hybrides ou hydrogène de leur personnel.
Prime de transport, forfait mobilité durable ou encore frais de
transport public : les modalités de prise en charge des frais de transport offertes à
vos salarié·es doivent bénéficier à vos intérimaires dans les mêmes
conditions.
Là encore, ces frais doivent concerner les trajets pendulaires « domicile-travail » et leur
remboursement doit être calculé en fonction de la distance parcourue par
chacun.
Depuis 2022,
certaines conditions d’application ont été temporairement supprimées : en effet, il n’est désormais plus nécessaire que les salarié·es résident
dans une zone non desservie en transports en commun, où qu’ils travaillent
à des horaires incompatibles avec l’usage de tranports publics.
De même , les plafonds d’exonération de cotisation ont augmenté en
2022 et se maintiendront en 2023 : jusqu’à 400 € de frais de carburant peuvent être pris en
charge par an et par salarié·e (contre 200 € en 2021) et jusqu’à 700 € (contre 500 € en 2021) en cas
d’utilisation de véhicule électrique, hydrogène ou hybride.
> Bon à savoir : la prime de transport peut se cumuler avec :
-
le remboursement des frais de transport public ;
-
le forfait mobilité durable dans la limite du plafond de 700 € par an
et par salarié·e ;
-
les indemnités forfaitaires kilométriques, sans pouvoir dépasser les
frais réellement engagés par chaque salarié·e.
En 2023, le régime des indemnités forfaitaires kilométriques ne
change pas. En cas d’usage de véhicule personnel sur le trajet « domicile-travail
», le versement d’indemnités kilométrique est donc possible en fonction
du barème fiscal en vigueur (dans la limite des frais réellement
engagés), et exonéré de charges sociales. Les salarié·es concernés
doivent toutefois habiter dans une zone non desservie par les
transports publics, ou à des horaires qui les empêchent de pouvoir les
utiliser.
Le forfait mobilités durables : une prise en charge cumulable
!
Depuis 2020, ce forfait vise à inciter à l’usage de modes de transports «
doux », en permettant aux entreprises de financer en partie les dépenses
associées de leurs salarié·es (1).
La loi de finances rectificative d’août 2022 en a relevé le plafond d’exonération de charges, valable aussi en 2023
: employeurs et employeuses peuvent dorénavant prendre en charge les frais
éligibles jusqu’à 700 € par an et par salarié·e (et jusqu’à 800 € en cas de cumul
avec la prise en charge obligatoire des frais de transport public).
Sont concernées notamment les dépenses :
- d’achat ou de location de vélo ;
- de covoiturage ;
- d’autopartage de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou
hydrogènes ;
- de location de trottinette ou de scooter ;
- de transport en commun (pour les abonnements, uniquement concernant la
part au-delà des 50 % de prise en charge obligatoire).
Autre moyen mis à la disposition des entreprises, pour faciliter leur mise
en œuvre du forfait mobilités durables : les titres-mobilité, fonctionnant de la même manière que
les titres-restaurant, et permettant de dématérialiser le versement comme
l’utilisation du forfait !
Bon à savoir : à la différence de la prise en charge des frais de
transport public, le forfait mobilités durables et la prime de
transport ne sont pas cumulables avec la déduction forfaitaire
spécifique pour frais professionnels (DFS). Ils doivent donc être
réintégrés dans sa base de calcul.
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(1)
Le montant, les modalités et les critères d'attribution de la prise en
charge de ces frais sont déterminés par accord d'entreprise ou par accord
interentreprises, accord de branche ou à défaut par décision unilatérale de
l'employeur, après consultation du comité social et économique, s'il
existe. Cette prise en charge par l'employeur des frais engagés par les
salariés a un caractère facultatif.