Transmettre une donnée médicale erronée, se tromper dans le dosage d’un médicament, confondre deux noms de patients… Les événements indésirables associés aux soins (EIAS) ont un impact sur les patients, mais aussi sur les collaborateurs responsables. Comment gérer ces événements quand ils arrivent ? Eléments de réponse.
Qu’est-ce que les événements indésirables associés aux soins ?
Dommage associé aux soins, erreur médicale et événement indésirable lié aux soins sont à différencier. Si les premiers résultent d’un soin apporté et entrainent systématiquement des conséquences pour les patients, les événements indésirables englobent eux les faits ayant ou ayant pu porter atteinte aux patients et que l’on souhaite qu’ils ne se reproduisent pas. Ils peuvent être mineurs ou avoir un impact irréversible. Pour les distinguer, un exemple peut être donné :
Un patient connait des complications suite à la prise d’un médicament…
Si le médecin a prescrit le médicament sans que celui-ci ne corresponde aux symptômes communiqués : il s’agit d’une erreur médicale.
Si le patient fait une réaction à un composant, sans que celle-ci ait pu être anticipée : il s’agit d’un dommage lié aux soins.
Si le patient a reçu un médicament autre que celui prescrit, suite à un mal fonctionnement informatique, il s’agit d’un événement indésirable.
Les événements indésirables graves doivent systématiquement être déclarés. La Haute Autorité de Santé (HAS) en tire ensuite des enseignements pour améliorer durablement les conditions d’exercices.
Prendre en compte l’impact psychologique sur le collaborateur responsable
Les événements indésirables touchent les patients en priorité, mais aussi les collaborateurs. Pour ces derniers, commettre un impair impactant la santé d’autrui peut mener à une remise en question professionnelle : une étape délicate que le management et les ressources humaines d’un établissement de santé doivent prendre en compte. A ce stress psychologique vient s’ajouter la crainte d’une punition pouvant porter atteinte à la qualité des soins produits. Pour éviter l’escalade, il est donc important :
- D’encourager les collaborateurs à signaler les événements indésirables, même mineurs.
- De mener une enquête sur les causes possibles ayant provoqué l’événement en question.
- D’engager la conversation avec le collaborateur en question, voire avec son équipe, pour étudier les mesures d’évitement possibles à l’avenir.
Les événements indésirables peuvent être provoqués par un contexte général : manque de personnel, de communication, stress, « rush », … Ces éléments indépendants de la volonté du personnel soignant peuvent impacter leur quotidien et leurs gestes. Une enquête approfondie permet de mettre en lumière ce contexte et d’y apporter des réponses pour des résultats durables sur le nombre d’événements indésirables.
Enfin, pour réduire l’impact psychologique d’un événement indésirable grave sur un collaborateur, un entretien avec un psychologue du travail peut s’avérer utile, voire nécessaire.
Encourager le signalement des événements indésirables
Pour mieux éviter les événements indésirables, la communication est essentielle. La Haute Autorité de Santé encourage le signalement et l’analyse de ces événements pour pouvoir en tirer des leçons durables.
Comment faire ? La solution la plus efficace : mettre en place un système de signalement, accessible à tous les collaborateurs concernés, et l’accompagner de comités réguliers pour analyser les enseignements à en tirer.
Mais le principal challenge reste d’instaurer ces mesures dans le temps. Pour cela, miser sur une communication claire sur les objectifs de ces analyses et leur caractère non-punitif est essentiel.
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Les ressources humaines et les équipes managériales des établissements de santé ont un rôle essentiel dans la lutte contre les événements indésirables. Le résultat ? Des patients mieux soignés, mais aussi des collaborateurs plus sereins !