Le contexte de recrutement dans la santé en général et sur certains métiers en particulier est de plus en plus compliqué. Un problème qui pourrait pourtant être en partie résolu en élargissant les bassins de candidats pris en compte dans les processus de recrutement. Tour d’horizon du contexte de ces difficultés, et de la façon dont les surmonter !
Un contexte de recrutements difficiles dans la santé
L’enquête Besoin de Mains d’Œuvre menée par Pôle Emploi en 2022 nous apprend que parmi les 10 métiers pour lesquels le taux de difficultés est le plus élevé, on trouve en deuxième position les aides à domicile et aides ménagères, suivis des pharmaciens et en neuvième position les infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices. En 5 ans, le taux de difficulté s’est par ailleurs particulièrement accentué pour les métiers d’infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices (+ 53% entre 2017 et 2022). (1)
Autre donnée éclairante, dans le top 10 des métiers qui recrutent le plus en 2022 on retrouve : les aides-soignants, aides médico-psychologiques, auxiliaires de puériculture, assistants médicaux et aides à domicile. (1) Des professions qui souffrent d’une mauvaise image et donc d’un déficit d’attractivité. Pourtant en 2022, le PASS (parcours spécifique accès santé) est le second parcours le plus demandé sur Parcoursup, après le D.E. Infirmier. La santé reste donc indéniablement un secteur qui attire les jeunes. (2)
On peut alors se demander, existe-t-il des disparités selon les générations dans les rapports au travail ? Dans un essai paru en 2015, Frédéric Pierru, sociologue au CNRS, démontre que « l’idée selon laquelle « les jeunes » seraient des « individualistes » réticents à s’inscrire et à s’engager dans des collectifs n’est absolument pas recevable […] Ce terrain suggère plutôt l’inverse de ce lieu commun : les jeunes professionnels de santé sont bien plus enclins que leurs aînés à s’engager dans de nouvelles formes d’exercice professionnel, plus collectives et pluriprofessionnelles ; et si certains d’entre eux développent des comportements opportunistes, ce n’est certainement pas en raison de leur « culture générationnelle » mais parce que ce sont les nouvelles formes de management qui les induisent. » (3)
Considérer tous les âges lors d’un recrutement
Pour profiter des atouts induits par le fait de faire travailler ensemble différentes générations, pour ne pas discriminer à l’embauche et pour profiter d’un large bassin de candidats, il est essentiel d’être sensibilisé à l’âgisme. L’OMS en donne une définition simple et universellement applicable : l'âgisme fait référence aux stéréotypes (comment nous pensons), aux préjugés (comment nous ressentons) et à la discrimination (comment nous agissons) envers les autres ou envers soi-même en fonction de l'âge. (4)
Tout d’abord, rappelons qu’écarter une personne sur la base de son âge est une discrimination punie par la loi. Ensuite, pour lutter contre l’âgisme en milieu professionnel, de nombreuses actions peuvent être mises en place, à commencer par le fait de suivre l’âge parmi vos indicateurs de diversité ! Par ailleurs, veillez à sensibiliser et même former vos équipes RH à cette question du recrutement inclusif, pour éviter toute discrimination. Autre piste : repenser le mentorat afin d’en faire un partage d’expérience indépendant de l’âge des participants, chaque génération ayant des expériences et bonnes pratiques à partager !
Pour plus d'informations sur la question de l’âgisme, consultez notre livre blanc : Faire collaborer différentes générations dans vos équipes.
Vous avez des difficultés à recruter ? Pensez à prendre en considération des bassins d’emploi inexplorés ! Et pour être aidé dans cette démarche,
contactez nos experts en recrutement santé chez Adecco Medical.
(1) Pôle Emploi, Enquête Besoins en Main-d'Œuvre 2022, 2022
(2) L’Etudiant.fr, Parcoursup 2022 : les formations les plus demandées par les lycéens, Mai 2022
(3) Pierru, Frédéric. « Existe-t-il une « génération Y » de professionnels de santé ? », 2015
(4) OMS, L’âgisme, un enjeu mondial, Mars 2021